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Association Québécoise pour le droit de mourir dans la dignité

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MONTRÉAL, le 14 sept. 2015 /CNW Telbec/ – Le Collège des Médecins du Québec (CMQ) a publié le 10 septembre 2015 son guide de pratique sur « L’aide médicale à mourir » (AMM) suite à l’adoption, le 10 juin 2014, par l’Assemblée nationale du Québec de la Loi concernant les soins de fin de vie (RLRQ, c. S-32.0001) (la Loi). La Loi sera en vigueur à la mi-décembre 2015.

L’AQDMD tient à souligner et remercier le Collège des Médecins du Québec (CMQ) pour son implication sociétale dans le débat et par la suite pour le travail remarquable dans la facilitation et l’encadrement rigoureux des mesures médicales à prendre pour faire de cette loi avant-gardiste une réelle avancée pour les citoyens.

Ce guide d’exercice a « pour objectif de guider les médecins et les autres professionnels de la santé ou des services sociaux dans l’exercice de leur pratique, tout en respectant aussi bien l’esprit que la lettre de la Loi.» Le guide rappelle les critères d’admissibilité ainsi que les précautions à prendre par le médecin. Il détaille ensuite scientifiquement les procédures à suivre et les médicaments à utiliser, le tout en collaboration étroite et obligatoire avec le pharmacien.

Notre lecture du guide nous amène à conclure que l’objectif annoncé est bien atteint, tout en sachant qu’il sera amené à évoluer au fil des années. Les termes sont prudents, les mêmes mises en garde continuellement soulignées, en conformité avec l’évolution de cette question dans la société comme chez les médecins.

L’AMM reste et demeure un soin de fin de vie marqué par la compassion et l’humanisme et permet d’accompagner un autre humain jusqu’à sa fin. L’AMM n’est aucunement en opposition aux soins palliatifs et ne doit être offerte que pour les cas où les soins palliatifs sont soit inopérants, soit inutiles ou encore ne s’appliquent pas.

La mission de L’AQDMD (aqdmd.qc.ca) est de faire reconnaitre l’autonomie pour chaque personne majeure apte et ayant rédigé ses directives médicales anticipées (DMA) d’avoir, lorsque sera venu le temps, une fin de vie conforme aux valeurs de dignité et de liberté qui l’ont toujours animée et pour que soit respectée sa volonté personnelle d’avoir une aide médicale à mourir (AMAM) quel que soit son état cognitif à ce moment.

SOURCE:  Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQDMD)


Aide médicale à mourir : La cour suprême dit oui

Les personnes souffrantes pourront mettre fin à leur jour avec l’aide d’un médecin, a tranché la Cour suprême du Canada.

Les médecins canadiens pourront bientôt, dans certaines circonstances, aider leurs patients à mettre fin à leurs jours. C’est ce qu’a tranché vendredi la Cour suprême dans un jugement historique invalidant ainsi les articles du Code criminel qui interdisaient cette pratique.

De manière unanime, les neuf juges du plus haut tribunal du pays ont déterminé qu’il était contraire à la Charte et donc inconstitutionnel d’avoir une interdiction totale de l’aide médicale à mourir. Mais cette décision s’applique seulement à un groupe restreint de personnes, soit les adultes en état de consentir à mettre fin à leur vie et qui sont affectés par des problèmes de santé graves et irrémédiables leur causant des douleurs physiques ou psychologiques intolérables.

«La prohibition prive les personnes se trouvant dans cette situation du droit de prendre des décisions relatives à leur intégrité corporelle et aux soins médicaux et elle empiète ainsi sur leur liberté. Et en leur laissant subir des souffrances intolérables, elle empiète sur la sécurité de leur personne», a fait valoir la Cour suprême. Cette dernière a suspendu l’application de son jugement pendant un an pour donner le temps à Ottawa et aux provinces de s’ajuster. Ces dernières ont donc le champ libre pour encadrer l’aide médicale à mourir comme bon leur semble en fonction des critères définis dans le jugement.

Le caractère sacré de la vie «n’exige pas que toute vie humaine soit préservée à tout prix», ont également souligné les magistrats. Selon eux, les articles du Code criminel «privent certaines personnes de la vie car ils ont pour effet de forcer certaines personnes à s’enlever prématurément la vie, par crainte d’être incapables de le faire lorsque leurs souffrances deviendraient insupportables». Pour la Cour, de forcer une personne à endurer ses souffrances jusqu’à la mort ou de se suicider pendant qu’elle en est encore capable, mais plus tôt que voulu, «est un choix cruel».

Le Canada emboîte ainsi le pays à d’autres pays comme la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas plus de 20 ans après avoir refusé de reconnaître le caractère légal du suicide assisté dans la cause de Sue Rodriguez, atteinte d’une maladie dégénérative. Cette fois-ci, ce sont deux femmes de la Colombie-Britannique souffrant de maladies incurables, Kay Carter et Gloria Taylor, qui ont forcé la Cour à se pencher sur cette question délicate.

Source : la Presse